Moi, assassin — Antonio Altarriba et Keko

On s’en doute au titre : Moi, assassin n’est pas une BD qui parle de Petits Poneys et de Bisounours ! Ce roman graphique sorti en septembre chez Denoël est noir, très noir… avec une pointe de rouge !

Quand le crime est de l’art

Enrique Rodriguez Ramirez est prof de l’université du Pays Basque où il enseigne l’Histoire de l’Art. Enrique a 50 ans et il mène une belle carrière de prof et dirige un groupe d’étude plutôt controversé sur l’art et la cruauté et la représentation du supplice dans la peinture occidentale. Il étudie donc Goya, Bruegel, Grünewald… C’est un peu le mouton noir du troupeau d’enseignants dans le monde de l’Histoire de l’Art mais peu importe, son sujet choque, surprend, mais il est quand même considéré par ses pairs comme un expert dans son domaine ou au pire comme un hurluberlu.

À ces heures perdues, quand il n’est pas occupé à s’engueuler avec sa femme ou à coucher avec son étudiante en thèse, Enrique a une passion plus que particulière : il tue.

Il tue des gens qu’il ne connait pas, souvent vus dans la rue ou aperçus à un congrès. Et pour lui chaque meurtre est un chef d’œuvre, chaque œuvre est différente de la précédente. Il est méticuleux, précis, organisé, imaginatif et en dehors de tous soupçons… quand soudain il est accusé d’être impliqué dans un meurtre.

Oui mais voilà celui-là, c’est sûr, il ne l’a pas commis !

Du trash en noir et rouge

Je vous avez déjà dit que je n’étais pas fan des BDs en noir et blanc et ben une fois encore voilà une BD qui me donne tord ! Ici la seule couleur que les auteurs s’autorisent est le rouge pour bien mettre en avant le sang.

Oui cette BD est sombre. Oui cette BD est trash. Scènes de crime, sang à profusion, scènes de sexe très suggestives… oui y’a tout ça ! Mais finalement cette BD est plus qu’une BD pour choquer, c’est plutôt un thriller graphique. Car en plus des actions présentées dans les cases de BD les auteurs ont écrit les pensées du principal protagoniste. Ainsi, on suit tout le cheminement de sa pensée, pourquoi il fait ça, ce qu’il en retire, comment il vit son accusation… on est dans la tête du tueur et ça apporte une vraie dimension psychologique au livre.

Finalement, elle est bien cette BD : originale, noire, trash, avec des dessins soignés et une histoire bien pensée !

Moi, assassin

Auteur(s)
Antonio Altarriba — Keko
Editeur(s)
Denoël
Date de publication
17 septembre 2014
Site internet
ISBN
9782207116883

En résumé

Moi, assassin est plus un thriller macabre avec des dessins qu'une BD. Les auteurs nous entrainent dans la tête d'un tueur au sang froid sans égal qui voit le meurtre comme une forme d'art.

Les plus

  • L'originalité de l'histoire
  • Les dessins
  • Les pensées du tueur révélées
  • 136 pages pour 19,90€

Les moins

  • Parfois un peu trop "choc" pour être lu dans le métro !

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