Istanbul

Une belle balade dans le bazar d'Istanbul

Sorti dans sa première édition en 2014, Istanbul est un jeu de gestion et de stratégie créé par Rüdiger Dorn dont le thème se déroule au grand bazar d’Istanbul. Dès sa sortie, le jeu remporte le prestigieux prix du Spiel des Jahres dans la catégorie des jeux pour connaisseurs.

Pouvant se jouer de 2 à 5 joueurs à partir de 10 ans pour des parties d’une bonne heure, vous incarnez un riche marchand ayant pour but de parcourir le bazar pour acheter ou échanger des marchandises et s’enrichir plus que les autres.

À noter qu’aujourd’hui, le jeu est vendu dans une boîte contenant déjà deux autres extensions que l’on peut utiliser ou non avec le jeu de base selon ses préférences : Moka & Bakchich et Missives & Sceaux.

Un plateau en 16 morceaux

Le jeu est présenté dans une boîte assez massive qui contient beaucoup de pièces en bois ou en carton bien épais pour bien résister. Aucun plateau de jeu n’est présent à proprement parlé, puisque le bazar est représenté par 16 grosses tuiles indépendantes que l’on disposera en un carré de 4 x 4 aléatoirement au milieu des joueurs (ce qui donne finalement un espace de jeu central qui prend pas mal de place).

Outre les tuiles principales, le jeu comporte une grosse tuile par joueur représentant ses biens, ainsi qu’une autre tuile avec un résumé des actions par tour (ce qui est bien pratique pour ne pas se perdre dans les actions possibles sur les premières parties).

Avec tout ça, il faudra aussi gérer plein de petites pièces et diverses petites tuiles cartonnées ou encore des cartes, des pions, … Bref, tout ceci pour dire qu’il y a pas mal d’objets qu’il faudra préparer avant chaque début de parties. Heureusement, plein de sachets refermables sont fournis et permettent de ranger par fonctions ce qui sera utilisé pour le jeu de base et chacune des extensions. Le livret des règles du jeu détaille un exemple de rangement efficace ; bien pratique pour tout préparer avant même de commencer sa première partie ! C’est une étape importante pour éviter de perdre du temps en début de partie.

Contenu de la boîte de jeu d’Istanbul. Les pièces cartonnées n’ont pas encore été détachées de leur support.

Promenons-nous dans le bazar

C’est le souk au grand bazar d’Istanbul ! Dans les allées étroites encombrées par les étals, les marchands et leurs assistants s’affairent à dénicher les plus belles affaires et doubler leurs concurrents. Leur sens des affaires et de l’organisation sont mis à rude épreuve : les charrettes doivent être remplies de marchandises aux entrepôts et rapidement transportées par les assistants vers les meilleures destinations.

Chaque joueur incarne un marchand et 4 assistants représentés chacun par un jeton que l’on empile les uns sur les autres. Le but du jeu est d’être le premier à récupérer 5 rubis répartis à différents endroits du bazar. Pour pouvoir les récupérer il va falloir se déplacer de quartier en quartier pour récupérer ou vendre des marchandises afin de pouvoir acheter ou en échanger contre des rubis.

Mais attention, pour pouvoir faire une action dans un quartier, il vous faudra l’aide d’un assistant ! Une action dans un quartier oblige à y laisser un assistant, et sans assistant en arrivant dans un quartier vous ne pourrez rien faire. Une première partie de stratégie fait son entrée car il faudra gérer son stock d’assistant pour ne pas perdre son tour de jeu.

Avant de commencer la partie, il faut donc distribuer à chaque joueur :

  • un jeton marchand et 4 jetons assistants que l’on empile les uns sur les autres,
  • un jeton représentant un membre de la famille du joueur qu’il place sur la tuile « prison » en début de partie,
  • une plaquette représentant une charrette pour stocker ses marchandises (très petite au début, les joueurs pourront l’améliorer pour stocker de plus en plus de marchandises),
  • quelques pièces (2 pour le premier joueur, 3 le suivant, 4 ensuite, …),
  • une carte bonus distribué au hasard que les joueurs pourront utiliser n’importe quand pendant leur tour.
La tuile charrette montre le stock de vos ressources de chacune des marchandises et de vos rubis. L’espace vide permet d’ajouter des extensions pour augmenter la capacité de stockage des ressources.

En commençant par le premier joueur, chaque tour de jeu est assez simple et se déroule dans l’ordre suivant :

  1. Le déplacement : le joueur dont c’est le tour déplace sa pile de pions de un ou deux quartiers avec un mouvement horizontal ou vertical pour arriver obligatoirement sur un autre quartier que celui d’où il vient.
    S’il y a déjà un de ses assistant sur le nouveau quartier, il le récupère dans sa pile de pions et peut continuer son tour, sinon il peut choisir de laisser un de ses assistants dans ce quartier pour continuer à jouer son tour ; dans le cas contraire, s’il ne le souhaite pas ou qu’il ne peut pas, son tour s’arrête immédiatement.
  2. Les marchands : si d’autres marchands sont déjà présents sur le quartier de destination, le joueur doit leur payer 2 pièces pour chacun d’eux. S’il ne peut pas ou ne veut pas, son tour s’arrête immédiatement.
  3. L’action : si les deux conditions précédentes ont bien été respectées, le joueur peut effectuer l’action spécifique au quartier de destination.
  4. Les rencontres : si un membre de famille d’un autre joueur est dans le quartier destination, il l’envoie automatiquement en prison et reçoit en échange 3 pièces ou une carte bonus.
    Si le jeton du gouverneur (qui a été placé aléatoirement en début de partie sur un quartier) y est présent, le joueur peut s’il le souhaite, piocher une carte bonus et se défausser d’une carte bonus ou payer 2 pièces à la place.
    De la même manière, si le jeton contrebandier est présent dans le quartier, le joueur peut gagner une marchandise de son choix s’il le souhaite et se défausser d’un autre marchandise ou payer 2 pièces à la place.
    Pour ces deux dernières rencontres, si le joueur les a utilisé, il doit relancer deux dés pour déplacer chacun d’entre eux sur un autre (ou le même ) quartier.

Voilà, ce sont les seuls actions à faire pendant un tour de jeu. C’est plutôt rapide et très efficace !

Plateau de jeu avec une partie des quartiers du bazar d’Istanbul

La dernière chose à connaître est ce que font les 16 quartiers que constituent le bazar :

  • La fontaine : c’est le quartier de départ de la partie (la tuile doit être positionnée vers le centre du bazar). Lorsqu’un joueur retourne sur celui-ci, il peut récupérer tout ou partie de ses assistants peu importe où ils se trouvent. C’est aussi le seul quartier où il n’est pas nécessaire de payer les autres marchands déjà sur place pour effectuer l’action.
  • Le fabricant de charrettes : permet d’acheter une extension pour sa charrette afin de transporter une ressource supplémentaire de chaque type. Lorsqu’un joueur effectue trois fois cette action, il ne peut plus augmenter la capacité de sa charrette mais reçoit immédiatement un rubis.
  • Les entrepôts : remplit automatiquement au maximum de la capacité de la charrette du joueur le type de marchandise concerné (il y a 3 entrepôts pour les tissus, les épices et les fruits).
  • Le bureau de poste : permet de récupérer quelques ressources aléatoires et quelques pièces. Après chaque action effectuée, les gains sont modifiés.
  • Le caravansérail : permet au joueur de piocher deux cartes bonus parmi la pile de pioche face cachée ou la défausse face découverte. Il doit ensuite se défausser d’une carte de sa main de son choix.
  • Le marché noir : donne une marchandise au joueur parmi les tissus, les épices ou les fruits et jusqu’à trois marchandises bijoux selon le nombre tiré avec les deux dés.
  • Le salon de thé : demande au joueur de choisir un nombre entre 3 et 12 et de lancer les deux dés ; s’il fait au moins le nombre choisi, il gagne autant de pièces, sinon seulement 2 pièces.
  • Le petit et grand marché : chacun de ces deux marchés possède à tout moment une liste de marchandises souhaitées. Le joueur arrivant dans ce quartier peut décider de donner tout ou partie des marchandises demandées et gagnera des pièces en échange. Plus de marchandises sont échangées, plus les gains sont importants. Une fois l’action effectuée, la liste des marchandises demandées est mise à jour par une autre.
  • Le poste de police : permet au joueur de libérer le membre de sa famille si elle y est présente. Pour ce faire, il place le jeton représentant le membre de sa famille sur le quartier de son choix et peut faire l’action associée comme s’il y était.
  • La petite et grande mosquée : propose d’acheter 4 tuiles différentes apportant chacune son bonus (récupérer un cinquième assistant, pouvoir modifier ou relancer un jet de dés, acheter un ressource supplémentaire dans les entrepôts, payer pour récupérer un assistant dans un autre quartier). Pour ce faire, les tuiles demande d’avoir dans sa charrette au moins une certaine quantité d’un certain type de marchandise et d’en payer une seule. Quand un joueur achète ue tuile, il récupère immédiatement un rubis et fait augmenter le coût de la même tuile pour un autre joueur.
  • Le marchand de gemmes : vend tout simplement des rubis. Un joueur arrivant sur ce quartier peut acheter un seul rubis au prix indiqué. Ce dernier augmente après chaque achat.
  • Le palais du Sultan : de la même manière que le marchand de gemmes, ce quartier propose des rubis en échange de ressources. Après chaque rubis récupéré, le cout en ressource augmente progressivement.
Le quartier du grand marché avec sa liste de ressources demandées et un marchand avec ses assistants (dont un à part car il reste sur le quartier pour le prochain tour)

Dès qu’un joueur récupère son cinquième rubis, le tour de table se termine et le gagnant est celui ayant le plus de rubis (et si égalité avec le plus d’argent, de marchandises et enfin de cartes bonus).

Un jeu simple et stratégique

Malgré une grosse liste de quartiers à retenir, le jeu s’assimile très facilement et est très simple à comprendre. Déjà par le design qui indique via des représentations simple le fonctionnement des quartiers ou des cartes bonus un peu à la manière du jeu 7 Wonders (il faut quelques parties d’apprentissage mais après tout va bien). À côté de ça, le déroulement d’un tour de jeu est très simple et la petite plaquette distribuée à chaque joueur permet de se souvenir si on oublie.

Mais si le jeu semble simple, il est tout autant stratégique et il faut réussir à planifier comment récupérer les rubis sur les différents quartiers qui en proposent. Plutôt essayer d’amasser beaucoup d’argent pour les acheter, ou alors beaucoup de ressources pour les échanger, ou encore en récupérant les tuiles bonus ou les extensions de charrettes ? Le choix est multiple et selon comment les adversaires vont faire, les stratégies peuvent évoluer au cours du temps. Il faut aussi penser à ne pas trop traîner car certains rubis coûtent de plus en plus cher et arriver après les autres n’est pas une très bonne idée !

Qui sera le plus rapide pour acheter chez le marchand de gemmes les rubis au prix le plus bas ?

Enfin, les interactions entre joueurs existent mais restent plutôt limitées ; à part payer ou recevoir de l’argent d’un autre joueur ou envoyer un membre de famille adverse en prison, cela se résume plutôt à des changements sur les actions de certains quartiers. On reste finalement assez chacun dans son coin en essayant de pas trop traîner et récupérer les rubis le plus vite possible.

Encore plus de quartiers !

Comme je l’indiquais au début, la boîte Big Box propose deux extensions pour ajouter de nouvelles mécaniques de jeu une fois que l’on a bien appréhendé le jeu de base. À combiner avec le jeu de base, chacune de ces extensions ajoute de nouvelles ressources, de nouvelles manières de gagner des rubis et de nouveaux quartiers.

Le jeu dans sa version Big Box comprenant le jeu de base et deux extensions est proposée à environ 50€ dans les boutiques spécialisées.

Istanbul

Auteur(s)
Rüdiger Dorn
Editeur(s)
Matagot
Site internet
Nombre de joueurs
Entre 2 et 5 joueurs

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