Parfums de Chine, la culture de l’encens au temps des empereurs

La belle exposition agréablement parfumée du musée Cernuschi

Cette exposition originale est proposée actuellement et jusqu’au 26 août au musée Cernuschi à Paris qui est spécialisé dans les arts de l’Asie. C’est un voyage à travers le temps et les senteurs qui est mis en avant dans cette ode à la culture olfactive chinoise créée en partenariat avec les parfums Christian Dior.

Les parfums à travers le temps

De tous temps, la Chine s’est éprise d’odeurs parfumées pour des utilisations très variées. C’est l’encens qui est mis à l’honneur dans cette belle exposition depuis le 3ème siècle avant notre ère jusqu’au début du 20ème siècle. De leur utilisation dans les rites religieux, à leur utilisation pour parfumer les intérieurs, les parfums de Chine ont été d’une importance majeure comme nous le découvrons avec l’abondance d’objets liés à leur utilisation et d’œuvres d’art l’illustrant.

C’est bien sur les parfums que s’ouvre cette exposition : patchouli, clous de girofle, myrrhe, pistachier térébinthe… D’origine végétale ou animale, les parfums qui étaient majoritairement brûlés pour obtenir des fumées odorantes ont aussi été retrouvés dans des lotions, des pommades, des eaux, des sachets à porter sur soi et même en version orale pour parfumer l’intérieur du corps !

Quelques parfums utilisés

Au 3ème siècle avant notre ère, l’encens était essentiellement utilisé dans les rites religieux, comme lien entre le monde des mortels et celui des esprits et des dieux mais aussi pour chasser les maléfices et les maladies. C’est suite à l’intense développement des routes commerciales vers 200 avant J.C. et l’importation de bois et de résines venues d’Asie du sud-est et du Moyen-Orient que les parfums se sont également développés en dehors du contexte sacré.

Stèle bouddhique (dynastie Liang, 6ème siècle, pierre dorée)

Sous les Song et les Yuan, c’est à dire entre le 10ème et le 14ème siècle, et grâce à de très grands progrès en botanique, les parfums font partie intégrante du mode de vie des lettrés de l’époque, en témoignent les petits objets et boîtes joliment décorées qui permettaient de conserver et de brûler de l’encens pendant des séances de méditation ou de lecture.

Éventail circulaire peint d’une scène de consumation de l’encens (dynastie Yuan, 13-14ème siècles, encre et couleurs sur soie)

Sous les Ming, à partir du 14ème siècle, cette culture de l’encens par les lettrés est devenue incontournable avec l’apparition de codes bien précis. Ainsi, pour faire preuve d’élégance, il était inconcevable d’utiliser une brûle-parfum en céramique en hiver à la place d’un brûle-parfum en bronze. En cette période, les brûles-parfums et ustensiles se parent de motifs détaillés et de belles couleurs.

Brûle-parfum en forme de chimère luduan (dysnastie Ming, 14-17ème siècles, alliage cuivreux)

Entre le 17ème et le début du 20ème, sous les Qing, les objets atteignent des niveaux de détails incomparables. Les matières utilisées sont très précieuses, la minutie du travail et la délicatesse des motifs sont de rigueur et les objets présentés sont de véritables œuvres d’art !

Garniture d’autel dite des « cinq offrandes » (dynastie Qing, 17-20ème siècles, porcelaine à décor d’émaux « famille rouge » sur fond rouge)

Une exposition originale qui sent bon !

Qu’ils soient utilisés par les institutions religieuses, la cour ou les particuliers, les parfums ont toujours eu une importance toute particulière en Chine comme on le voit à travers les très nombreux objets présentés.

Brûle-parfum en forme d’oie sauvage (dynastie Ming, 14-17ème siècles, alliage cuivreux)

Mais comment parler de parfums avec les yeux ? Difficile ! Le petit plus de cette exposition se situe dans les bornes olfactives qui jalonnent le parcours chronologique grâce à un partenariat avec le parfumeur-créateur de la maison Christian Dior, François Demachy. Il a réinterprété plusieurs parfums à partir des formules chinoises anciennes traduites et sélectionnées par le conseiller scientifique de l’exposition Frédéric Obringer du CNRS. L’exposition offre une immersion sensorielle unique avec, par exemple, une revisite d’une recette de poudre pour parfumer les cheveux de la dynastie Qing.

Bourse à parfum à motifs de fleurs (dynastie Qing, 17-20ème siècles, soie broderie de soie et cristal de roche)

J’ai beaucoup aimé cette exposition que j’ai trouvé passionnante. Elle présente, de manière chronologique, un grand nombre d’objets utilisés pour les parfums et encens, parmi lesquels certains insoupçonnés comme les mignons petits sacs à parfums. Mais elle montre aussi toute l’importance des senteurs dans les rites et la vie de tous les jours grâce à des peintures et dessins.

Porte-encens orné d’un éléphant (dynastie Qing, 17-20ème siècles, porcelaine « famille rose »)

Musée Cernuschi

Adresse
7 avenue Velasquez — 75008 Paris, France
Téléphone
01 53 96 21 50
Horaires d'ouverture
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Localisation
Voir sur Google Maps
Site internet

En résumé

Parfums de Chine est une magnifique exposition. On y apprend plein de choses sur les utilisations des parfums et encens faites par les chinois au fil des siècles à travers de nombreux objets utilisés pour diffuser ces parfums. Très intéressante, on y apprend toute l'importance de cette pratique et notamment dans les rites religieux. Et petit plus sympathique, on peut découvrir des revisites de recettes anciennes grâce à des bornes olfactives !

Les plus

  • De nombreux objets
  • Plein d'explications passionnantes
  • Les bornes olfactives
  • Le travail magnifique sur certains objets en particulier

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