Forêt Mixte

Disponible depuis 2013, Forêt Mixte est un jeu de cartes tactique créé par Kosch et distribué par Lookout Games. Pour des parties d’environ une heure de 2 à 5 joueurs à partir de 10 ans, Forêt Mixte vous emmène construire le meilleur écosystème forestier où faune et flore cohabitent en harmonie. Tout commence avec un arbre, puis deux, trois, … sur lesquels les joueurs devront associer insectes, oiseaux, mammifères ou autre champignons pour augmenter la valeur de leur propre forêt.

À noter que le jeu s’inscrit dans la gamme « Greenline » de l’éditeur qui s’efforce de n’utiliser que du papier (certifié FSC) sans aucun plastique dans la production des éléments du jeu et de sa boîte.

À quelques pas d’ici, la forêt est pleine de vie. Les animaux arpentent les clairières en quête de plantes ou d’insectes à se mettre sous la dent. Certains aiment se percher au sommet de l’épais couvert forestier, tandis que d’autres préfèrent se tapir dans le sous-bois luxuriant.

Tout commence avec un arbre…

La boite de jeu contient uniquement 180 cartes, un petit plateau de jeu tout en longueur et un bloc en papier pour noter les scores. Parmi ces cartes, on garde la majorité représentant les arbres, faune et flore pour en faire la pioche principale que l’on dispose à portée des joueurs proche du plateau de jeu commun appelé la « clairière ».

Chaque joueur pioche six cartes pour former sa main de départ. Chacun son tour, chaque joueur peut effectuer une et une seule action parmi : piocher deux cartes parmi la pioche ou la clairière (sans dépasser dix cartes en main) ; ou poser une carte de sa main dans sa forêt (représentée par l’espace de jeu devant lui). À la fin de son tour, le joueur actif met de côté les cartes de la clairière s’il y en a au moins dix.

Mais voilà, tout forêt commence d’abord par un premier arbre. En effet afin de pouvoir poser animaux, insectes ou autre végétal, il va falloir les associer à un arbre de sa forêt. Pour pouvoir poser une carte, il faut « payer » le coût affiché sur la carte en se défaussant d’autant de carte dans la clairière. Chaque arbre pouvant accueillir en superposition une carte — ou plusieurs selon les cas — sur les quatre côtés de l’arbre, il sera alors possible les prochains tours de poser animaux, oiseau, insecte, champignon ou autre fougère en respectant le sens. En effet les cartes faune et flore son divisées en deux dans le sens horizontal ou vertical selon la position qu’elles peuvent prendre sur un arbre.

Chaque carte posée permet de gagner des points de victoire (représentés par des glands de chêne) et de les augmenter lorsqu’elles sont associées à d’autres cartes. De plus, lorsqu’une carte est posée elle peut donner un effet immédiat (tirer une carte, rejouer un tour, …) selon certaines conditions.

Petit détail qui a son importance : en début de partie lors de la préparation de la pioche, trois cartes représentant l’arrivée de l’hiver doivent être insérée dans le dernier tiers du paquet de pioche. Pendant la partie, au fur et à mesure des tours de pioche, dès qu’une carte hiver est piochée, elle est annoncée et remplacée par la carte suivante. Dès la troisième carte hiver piochée, la partie s’arrête instantanément. Tous les joueurs font le décompte de leurs points en vérifiant chaque carte composant leur forêt.

Le joueur avec le plus de points de victoire gagne la partie en ayant réussi à faire la meilleure forêt !

Simplicité et stratégie font bon ménage

La première chose qui se dégage en lisant la règle est la simplicité des tours de jeu. On pioche et on pose une carte ; voilà c’est tout ! À ce rythme, les tours s’enchaînent plutôt rapidement et permet de garder un rythme pour ne pas s’ennuyer entre ses tours de jeu.

Cependant, cette simplicité cache une part importante de stratégie. L’idée de proposer des doubles cartes permet une multitude de combinaisons possible entre elles et apporte des choix à faire à chaque tour. Il faut se débrouiller pour trouver les bonnes synergies que l’on pourra maintenir jusqu’au bout de la partie pour maximiser le nombre de points de victoire ; on retrouvera par exemple l’association entre les lapins et les renards, les cervidés et les loups ou encore les arbres avec les mousses, … Ceci dit, après plusieurs parties, on remarque que certaines associations sont plus facile à obtenir ou permettent de gagner plus facilement des points, et l’on peut avoir tendance à rester sur les mêmes stratégies malgré le paramètre hasard qui intervient pendant la pioche.

À noter aussi, la gestion particulière de fin de partie qui reste aléatoire et apporte une certaine pression quand on rentre dans le dernier tiers de la pioche. Ce paramètre qui s’invite en fin de partie donne un coup de pep’s très intéressant et force à faire des choix dans ses poses et sa stratégie pour anticiper un arrêt de partie à tout moment.

Plus on est de fous, plus on rit

Le jeu peut se jouer de 2 à 5 joueurs, mais trouvera tout son potentiel avec le plus de joueurs possible. En étant seulement deux, les parties durent déjà plus longtemps — même si une partie des cartes sont écartées pour limiter cet effet — et permet donc une préparation plus tranquille de sa stratégie. On se retrouve à la fin avec des scores énormes sans avoir eu vraiment de difficulté à placer ces combinaisons.

Par contre, à 4 ou 5 joueurs, les parties deviennent beaucoup plus intéressantes. D’une part, la pioche va se consommer beaucoup plus rapidement ce qui réduit le nombre de tours de jeu et donc le temps pour réussir à placer ses combinaisons, d’autre part la probabilité qu’un autre joueur joue les mêmes combinaisons que vous augmente vous empêchant de terminer vos propres combinaisons. Mais aussi, le rôle de la clairière devient plus stratégique car les cartes vont avoir tendance à disparaitre bien plus rapidement.

Cependant, il faut tout de même noter une interaction assez faible entre les joueurs. En dehors de la clairière qui permet de faire passer de récupérer des cartes d’un autre joueur, chaque joueur reste globalement dans son coin en essayant plutôt de se fier au hasard de la pioche.  On peut essayer de ralentir un peu les adversaires en évitant de se débarrasser de cartes qui les intéressent, mais ce genre de situation reste anecdotique et surtout rapidement bloquant pour soi-même en raison de la taille de la main limitée.

On notera enfin une superbe patte graphique avec de très jolis dessins sur les cartes un peu à la manière des cartes du jeu de société Wingspan.

Pour aller encore plus loin

Forêt Mixte : Alpes, la première extension du jeu, est normalement déjà sortie depuis quelques temps et permet d’ajouter de nouvelles cartes et de nouvelles combinaisons permettant de renouveler un peu les parties (sans vraiment les révolutionner) et d’augmenter un peu la durée du vie.